mercredi 31 janvier 2024

Un vice et quelques clous

Titre-dédicace à notre grand petit-cousin nancéen...

Mon vice a moi, c'est la récup, les clous sont souvent dedans.

J'ai récupéré, dans le chantier de ma frangine, anciennement chez le "Frantz", une grosse vis de pressoir a raisin.

Le gros "écrou" était fixé sur un madrier que j'ai pris avec, le bois doit être un peu "ferrugineux", va falloir faire gaffe a pas bousiller une lame sur un vieux clou...

Faudra en faire quelque chose...

Peut être un peu gros pour une presse d'établi, contrairement à mes précédentes trouvailles, ici et , ou autres acquisitions...

Tu vas au lab, qu'y m'dit

J'lui dit: "qui" ?

Y'm dit: "toi"

J'lui dit: "moi" ?

Y'm dit: "oui"

Trève de Renauderies, revenons-en a nos élucubrations...

La formation au tournage sur bois va se faire au Ribolab. Donc en route, tout droit direction à Ribeau, non pas pour y cueuillir des fraises tagada, mais pour découvrir le FABLAB associatif de Ribeauvillé.


 On y trouve, dans la salle principale:

  • plusieurs imprimmantes 3D (FDM et résine)
  • une salle informatique multipostes avec projecteur
  • du matériel électronique
  • un coin détente, pour la pause café
Dans la salle de tournage sur bois:
  • deux tours Record Power Coronet Herald avec chacun une aspiration dédiée
  • un système de filtration de l'air
  • une petite scie a ruban
  • une petite perceuse a colonne
  • un touret d'affutage / démorfilage avec gabarits Oneway
  • plusieurs jeux d'outils de tournage
  • un petit stock de bois prêt à l'emploi
  • de quoi faire la finition (ponçage, huile, etc.

Dans la salle CNC:

  • une fraiseuse CNC
  • une graveuse laser

Et j'en oublie probablement.

Dans toutes les salles, il y a des gens sympas, curieux, qui apprennent des trucs, font des choses... C'est génial, et pas trop loin de chez ouam...

Un bucheron qui a de l'âge

Cela faisait quelque temps que ma mère m'avait demandé de couper un arbre dans son jardin, car trop proche de la cloture du voisin.

Un thuya (ou peut être un cyprès, je ne suis pas bien sûr).

Les cônes sont petits et en grappes.

Tronc double, environ 6m de haut.

Ma tronçonneuse électrique:

Elle n'est plus utilisable depuis que j'ai pété le bouchon du reservoir d'huile de coupe. Et comme je procrastine le rachat d'un remplaçant depuis lors... Meh.

Plus de détails ici.

Le beau frère ayant reçu une belle petite Stihl pour son anniversaire.


Je la lui ai empruntée pour cette tâche.

 

Moi: y a le plein ?

Lui: oui, oui

Moi: y a de l'huile de coupe ?

Lui: oui, oui


Je vous en dit pas plus, mais cela aura son importance, un peu plus tard dans l'aventure...


OK, c'est parti direction la forêt, euh, le jardin citadin.

Démarrage un peu fastidieux de la bécane, mais ça fini par démarrer.

Ebranchage du bas jusqu'à hauteur limite, RAS, ça pulse: vite fait, bien fait.

Je me dit que la tronçonneuse, en équilibre sur une échelle, c'est pas une super idée.

Bon, ben je vais voir pour attaquer le tronc alors. On fera le reste des branches une fois l'bouzin au sol...

Hop on enlève un coin, dans la direction de là où ça doit tomber. Très théorique tout ça, j'y connais pas trop grand chose en déforestation.


Ouais, là c'est que le début, faut en couper un peu plus pour que ça serve a quelque chose...

Lorsque soudain survient le drame
Juste à la sortie d'un coupage
Y a plus d'essence dans la bécane
Gérard Lambert est fou de rage
T'aurais bien dû, Gérard Lambert
Aller à là station service
Pour vraiment aider ta mère
Comme un bon fils

Grmbl, pas envie de faire l'aller-retour pour faire le plein. Et dans le bidon de benzine pour la tondeuse, c'est pas du mélange, ça va pas aller...

Que faire ?

Ben à la main, bien sûr...

Je sors la petite scie d'élagage, l'échelle et v'la-t-y pas qu'j'ébranche jusqu'en haut, en sécurisant l'échelle au tronc au fur et a mesure que je monte, avec une sangle.

Sueur s'ensuit.

Arrivé à la cîme, je débite (toujours avec la petite scie d'élagage manuelle) des sections "gérables" du tronc que je fais tomber au sol, tranquilou bilou.

Bon, plus je redescends, plus le diamètre est conséquent, au bout du 4ème morceau, j'ai (enfin) l'illumination.

Bon sang, mais c'est bien sûr, y a toute une équipe de charpentiers sur le chantier de ma frangine juste à coté. Ils utilisent des tas de tronçonneuses pour bosser, y vont bien m'dépanner d'un peu de fuel.

Aussitôt dit, aussitôt fait, le gars n'avait quasiment plus rien dans son bidon, il m'a tout filé, le sympa !

Retour en forêt, enfin, j'me comprends. Rallumage illico de la meule, et je traîne pas, hors de question de retomber en rade avant d'avoir fini.

Bim, l'arbre est par terre, je fais un tas avec les branchages pour la déchetterie.

Il ne reste plus que la souche en terre, que je creuse pour qu'elle "composte" plus vite. Mais j'ai crû comprendre, depuis lors, que ces espèces ne pourrissent pas bien... Et en plus il paraîtrait que a ronce de thuya c'est plutôt joli comme bois. Va falloir sortir la pioche un de ces jours.

C'est pas du gros tronc pour faire de la planche, mais c'est déjà pas si mal, et on trouvera bien une idée pour l'utiliser... (Ouais, bon, en fait, l'idée, je l'ai déjà, teasing, teasing...)

Je charge tout ce que je veux récupérer comme bois dans ma camionette, et hopla, direction le site de stockage (chez ouam, quoi).

C'est tout plein de sève / résine qui colle très très bien, et ça dégage une odeur folle de citronelle qui embaume l'atmosphère.


J'ai récupéré des ptits bubons rigolos...

Je met un vieux reste de lasure bondex foncée sur les bouts pour freiner le séchage.

Quelques jours plus tard je débite à la scie ruban toutes les petites branches récupérées en tronçons de 20 à 40 cm pour en faciliter le stockage.

Et comme j'ai rendu la Stihl, je me suis enfin sorti les doigts et racheté le bouchon manquant, je vais pouvoir débiter proprement les bouts des troncs.

Récolte: premier tronc: longueur 5m65, diamètre entre 11 et 27 cm, deuxième tronc: longueur 3m25, diamètre entre 9 et 15 cm. Cubage brut d'environ 0.2 m^3.

mercredi 17 janvier 2024

E pur si muove !

Ouaip, bon, encore une autre grosse pause du blog, mais la terre continue a tournicoter.


Je conaissais le tournage sur bois depuis tout petit, car dans l'usine de menuiserie de mon oncle (fabrication de chaises et meubles) il y avait un énorme tour de reproduction par copiage de gabarit, pour faire des pieds de chaise, entre autre.

Mais ma première expérience personelle du tournage se fit en colo de vacances, en Chartreuse, à Sainte-Marie-du-Mont. On y fabriquait des micro-fusées. Pour en faire les ogives, on tournait un carrelet de balsa enfiché sur une vis dans un mandrin de perceuse fixée sur un établi. C'était un peu folklo mais ça marchait et y a pas eu beaucoup de blessures (si mes souvenirs sont exacts).

Ces fusées étant très libres dans leurs formes (taille, ailerons, etc.) les vols ne finirent pas tous de la bonne manière. Certaines de ces ogives ont terminé leur vie sur une pierre, ou fichées dans le sol. Bref, des très bons souvenirs.

Merci l'ANSTJ (maintenant planète sciences) pour cette initiation (entre autres).

J'avais ressuscité cette technique du tournage sur perceuse plus récemment, pour faire un bouton au bout du manche de ma presse verticale d'établi, c.f. ici.

Alors le tournage sur perceuse, c'est "bien mais pas top", j'avais toujours cette idée en tête de m'essayer à cette activité "pour de vrai". Le web regorge de vidéos de tournage, toutes plus intéressantes les unes que les autres.

Mais voilà sans occasion, comment fait-on le larron ?

Cela faisait quelques années que j'avais repéré le beau gros tour à bois dans l'atelier de l'oncle de ma compagne (chef d'atelier menuiserie en retraite) et que je lui avais demandé s'il ne me ferait pas une petite formation. Il ne restait plus qu'a convenir du quand...

Et le temps passant et réitérant ce voeu lors de chacune de nos rencontres familiales, quelques années sont passées par là, sans rien concrétiser.

Quand un beau soir d'Août 2023, je reçois un message dudit bel-oncle, qui me dit: "je t'ai inscrit à la formation qui commence en Septembre. Si t'es dispo demain soir tu peux aller voir la présentation de l'activité, au lab".

Bim, me voilà sur les rails...

Et hop un bon gros mur de texte sans photo, avec une fin en teasing.

La suite au prochain numéro.